Plume Vagabonde

Extraits « SILENCE ET ABSENCE »

Le silence

Depuis combien d’heures n’ai-je pas eu le moindre signe de vie ?
Une éternité à mes yeux… beaucoup moins en réalité.
Ce silence m’enveloppe, m’absorbe et me consume !
Une torture insidieuse de chaque instant
Une torture impalpable qui accapare mon esprit,
Perturbe les battements de mon cœur,
Me tord les boyaux à chaque bouchée qu’il me faut avaler.
Le souffle court d’avoir imaginé tant de scenarii
La démarche chancelante d’un corps qui ne vit plus tout à fait
Le mental évasif d’un quotidien qui m’importe peu…
Tu es tellement présent et tellement absent !
Dans le silence, j’entends ta voix, ton rire, tes soupirs,
Dans le silence, tu me frôles tel un spectre qui ressurgit dans le monde des vivants
Dans le silence, je traque inlassablement un signe de ta présence.
Mais RIEN !
Les jours, les heures, les secondes s’écoulent inexorablement !
Dans le néant du silence de ma prison dorée,
J’ai perdu toute légèreté de vivre.
Le miroir ne me renvoie plus ton image,
Juste celle d’une amante dont les larmes ruissellent le long de ses joues.

Le tourment de l’absence

Avec toi mais toujours sans toi !
Je t’ai dans la peau, dans le corps, dans la tête à chaque instant
Mais tu n’es pas là…
Je te sens, je te ressens, je te devine, mon esprit te souligne,
Tes caresses sont incessantes et la chaleur de ton corps est incandescente,
Tant de sensations qui virent soudainement à la douleur, au tourment de ton absence.
J’ai mal dans ma tête, j’ai mal dans mon corps, j’ai mal jusqu’au bout des ongles
Mon être se soumet à la douce torture de la virtualité.
L’illusion me transporte à tes côtés … je sais que tu vis la même expérience.
Je te rends dingue, tu me rends dingue dans l’insoutenable attente de ce jour.
Tant de bonheur et de cruauté dans chaque seconde, dans chaque cellule de nos corps !
Le temps de quelques phrases, d’un appel, je reprends pied
Un shoot d’amour qui tente de rendre supportable le prochain vertige de l’état de manque.
A l’heure où tes missions t’emmènent vers les tréfonds de l’humanité
Mon seul exutoire reste la plume trempée dans un torrent de larmes et de rires
Pour poser, déposer, triturer sur cette page vierge ce qui me ronge et me rend si légère.

No love zone

« Alors que l’Ukraine rêve d’une « No fly zone »
Tu ériges obsessionnellement ta « No love zone »
Tant de souffrance déployée pour un refus absurde,
Tant d’espérance fracassée dans le cœur d’une tendre ennemie.
Hier encore, je n’imaginais pas un seul instant que l’on puisse mourir de chagrin.
Désormais je ressens la lancinante torture de ce fantomatique amour.
Il me hante, m’oppresse et me déconnecte peu à peu de mes fonctions vitales.
Ta « no love zone » devient ma « no life zone »
Privée de sommeil, privée d’appétit, privée d’amour, privée de toi
Et au final privée d’envie de vivre…
Si ton gilet pare-balles te préserve de la grande faucheuse
Mon gilet pare-cœur n’est plus qu’un lambeau colmaté de chair et de sang.
Ma bouche qui t’a embrassé tant de fois n’est plus que l’alcôve de mes vomissures
L’acidité gastrique masque à tout jamais la douceur sucrée de tes baisers.
Mon ventre se tord de douleur sous les spasmes du désespoir
Mes yeux virent au rouge… loin du rouge passion
C’est le rouge de l’insomnie et des sanglots qui s’affiche dès l’aube… »

Plumes vagabondes

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